Scritto da © Manuela Verbasi - Mer, 04/05/2011 - 12:03
C’est le moment crépusculaire,
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s’éclaire
La dernière heure du travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un vieillard qui jette à poignées
La moisson futur aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles
L’ombre où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu’aux étoile
Le geste auguste du semeur.
Saison des semailles le soir
Victor Hugo
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